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Les difficultés d'adaptation à l'émigration


Les difficultés d'adaptation à l'émigration

Nous assistons à une quatrième vague d'émigration en provenance de Russie, qui a débuté dans les années 2000 et s'est intensifiée après les événements de 2022, en raison de l'instabilité politique, de la mobilisation et des sanctions économiques. La diaspora russe figure parmi les trois plus importantes au monde. Le nombre de russophones vivant à l'étranger dépasserait déjà les 30 millions.

Si l'émigration économique reste une des raisons les plus courantes de départ, elle n'est plus la seule. De nombreux jeunes partent étudier à l'étranger, d'autres cherchent des climats plus doux, et certains émigrent pour des raisons conjugales. Les motivations sont multiples, mais tous les émigrés doivent faire face à un processus d'adaptation à un nouveau pays et à une nouvelle culture.

S'installer dans un nouveau pays demande beaucoup d'énergie. Outre les inévitables démarches administratives, les différences culturelles peuvent être déroutantes, notamment en matière de santé et d'éducation. La barrière de la langue, le flot d'informations nouvelles et l'anxiété ajoutent à la difficulté de s'intégrer. Le sentiment d'impuissance et d'incompétence dans des tâches simples, autrefois maîtrisées, est fréquent.

En émigrant, on ne change pas seulement de lieu et de langue, mais aussi de contexte socioculturel. Ce changement peut être source de difficultés d'adaptation. Comprendre les codes culturels implicites d'un nouveau pays prend du temps. Sans cette compréhension, l'intégration sociale est compliquée. En 1954, Kalervo Oberg a introduit le concept de "choc culturel" pour décrire ce conflit entre les anciennes et les nouvelles normes culturelles. Chaque culture a ses propres codes, stéréotypes et comportements attendus. En émigration, les repères habituels ne fonctionnent plus, ce qui peut générer un stress psychologique important et une remise en question de son identité.

Le "choc culturel" peut entraîner divers troubles de l'humeur, allant jusqu'à une dépression. Les symptômes incluent :

  • Un sentiment de perte lié à l'éloignement des amis, de son statut social, de sa profession ou de ses biens.

  • Une tension psychologique due aux efforts quotidiens (stress chronique).

  • La barrière de la langue, l'overdose d'informations nouvelles et l'anxiété.

  • Un sentiment de rejet ou, à l'inverse, un rejet de la nouvelle culture.

  • Une remise en question de son identité.

 

Il est important de se rappeler qu'émigrer vers un nouveau pays est toujours une expérience stressante, mais la vitesse à laquelle une personne s'adapte dépend d'un grand nombre de facteurs, notamment de ses caractéristiques personnelles. La façon dont une personne évalue le déménagement et les difficultés qui y sont liées joue un rôle essentiel, tout comme la présence de soutiens internes et de ressources pour s'adapter à son nouvel environnement.

Cependant, des facteurs externes tels que le soutien des proches, les conditions de vie dans le pays d'accueil, la bienveillance des habitants, la stabilité économique du pays, etc., sont tout aussi importants.

Les chercheurs dans ce domaine ont identifié cinq étapes principales d'adaptation : la lune de miel, la désillusion, la crise ou la dépression, l'adaptation et l'intégration.

De manière simplifiée, nous pouvons décrire ce processus comme suit : bien - moins bien - très mal - mieux - bien.

En termes de temps, le processus d'adaptation peut prendre de six mois à plusieurs années. Plus le déménagement a lieu à un jeune âge, plus l'adaptation est rapide. Les enfants d'âge préscolaire sont ceux qui s'adaptent le plus facilement ; ils n'auront pas à apprendre une nouvelle langue, car elle deviendra leur langue maternelle. Pour les personnes qui déménagent après 50 ans, une adaptation et une intégration complètes peuvent ne pas se produire, mais pour beaucoup, ce n'est pas un problème, car elles n'ont peut-être plus de grandes ambitions professionnelles et il s'agit souvent d'un déménagement planifié pour une "retraite" bien méritée.

La pratique montre que tous les émigrants ne passent pas par le même nombre d'étapes, tout est très individuel. Certains sautent la phase de lune de miel, mais la phase de crise ou de désillusion est vécue par la grande majorité. Et c'est normal, car la crise est suivie d'une transformation des stratégies d'adaptation et d'un bond en avant. Il est beaucoup plus grave de se retrouver bloqué dans une phase de désillusion et de rejet de la nouvelle culture, ce qui conduit parfois à un retour dans son pays d'origine ou à un nouveau déménagement. Si, dans une telle situation, une personne décide de rester, il arrive souvent qu'en raison du rejet de la nouvelle culture, elle réduise ses contacts sociaux à un cercle restreint de personnes parlant la même langue, ce qui, bien sûr, rend impossible une intégration complète dans la société. La personne se retrouve ainsi en dehors du contexte social complet. Les quartiers chinois ou Brighton Beach à New York en sont des exemples frappants.

Malgré tout ce qui a été dit, l'adaptation à l'émigration, avec ses manifestations extrêmes comme le choc culturel, peut finalement enrichir l'expérience individuelle, menant à une compréhension plus profonde et plus diversifiée de la vie dans toutes ses dimensions. Dans le meilleur des cas, l'immigrant intègre de nouvelles valeurs et normes culturelles, augmentant ainsi son niveau de développement culturel et ouvrant de nouveaux horizons de possibilités.

 
 
 

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